17 April, 2024

De nouveaux cas de bactéries E.coli dans le Limbourg? Franco Seminara interroge Mme Laruelle!

Le 17 juillet dernier, Monsieur le Député Franco Seminara posait une question orale à madame Sabine Laruelle sur « les nouveaux cas d’infection de la bactérie E. coli dans le Limbourg » :

02.02 Franco Seminara (PS): Madame la ministre, selon les informations relayées dans la presse, le nombre de personnes hospitalisées à la suite d’une contamination de la bactérie E. coli serait en augmentation dans le Limbourg. En effet, dix-neuf nouveaux cas y ont été détectés et trois personnes, dont deux jeunes enfants, ont été hospitalisées. L’AFSCA a directement lancé une enquête afin de détecter la cause de la contamination. Il s’agirait vraisemblablement d’une viande provenant d’une bête contaminée et qui se serait ensuite retrouvée chez plusieurs bouchers de la région.

Dans son communiqué de presse, l’AFSCA a rappelé toute l’importance des bonnes pratiques d’hygiène en abattoir et dans les ateliers de découpe de viande. Ainsi, face à cette souche particulièrement agressive, il semble que le meilleur traitement reste la prévention.Madame la ministre, l’AFSCA ayant rappelé dans son communiqué l’importance des mesures d’hygiène à l’abattoir et à la découpe, certaines initiatives auraient-elles pu éviter de tels incidents? Si oui, lesquelles? Quelles sont les procédures antérieures à ces étapes qui permettent de prévenir la contamination humaine? Par ailleurs, faut-il craindre une propagation de la bactérie E. coli dans d’autres régions de notre pays?02.03 Sabine Laruelle, ministre:(Intervention hors micro) (…) par de la viande hachée comme le filet américain. Elle peut aussi être transmise par le lait cru, les fromages fabriqués à partir de lait cru ou encore les légumes. Les personnes de tout âge peuvent être contaminées et tomber malades, mais ce sont surtout les jeunes enfants et les personnes âgées qui présentent le plus grand risque de développer des infections graves pouvant provoquer des diarrhées sanglantes ou une insuffisance rénale. On constate aussi que les cas de maladie surviennent plus fréquemment en été et en début d’automne.Durant l’année 2011, on a dénombré 64 cas d’intoxication causée par cette bactérie, à travers tout le pays. Pour 2012, un chiffre précis ne peut évidemment pas être donné vu que nous n’en sommes qu’au milieu de l’année.En ce qui concerne l’incident dont vous faites mention dans votre question, 23 cas ont été répertoriés et sont limités à la province du Limbourg. Autrement dit, l’intoxication n’est pas fréquente, mais pas extrêmement rare non plus.

Le premier cas dans le Limbourg a été communiqué à l’AFSCA par la Communauté flamande le 5 juin. L’AFSCA a immédiatement procédé à la traçabilité en amont de la viande suspectée. L’enquête a révélé que l’animal mis en cause avait été abattu et découpé à l’abattoir et à l’atelier de découpe de Genk. Tous les lots de viande incriminée encore en stock ont été saisis et détruits.
Vu que les bovins peuvent être des porteurs sains de la bactérie, les mesures de précaution ne peuvent être prises qu’au niveau du processus de production de la viande et pas au niveau de l’élevage du bovin.

Des mesures préventives sont appliquées toute l’année dans les abattoirs, les ateliers de découpe et les boucheries. Elles consistent, à l’entrée des abattoirs, en des contrôles stricts de la propreté des animaux vivants et, ensuite, lors de l’abattage, en l’application de bonnes pratiques d’hygiène, notamment la ligature de l’œsophage et du rectum avant la séparation de la viande et des viscères, le lavage fréquent des mains et des couteaux afin de prévenir de la contamination fécale.

Un plan de nettoyage des locaux et du matériel avec des désinfectants appropriés doit également être appliqué.
Dans les abattoirs, le système d’autocontrôle prévoit le prélèvement d’échantillons tant de la viande que des surfaces pour analyses microbiologiques. Dès qu’il y a des résultats non conformes ou qu’il y a un incident, les mesures appropriées doivent être prises par l’exploitant.

Dans l’abattoir en question, comme dans tous les autres, des vétérinaires sont chargés par l’AFSCA de l’expertise des animaux abattus. Ils sont donc présents lors des abattages et surveillent le bon déroulement des opérations tout au long de la chaîne de production. En ce qui concerne l’abattoir incriminé, un contrôle d’hygiène complet avait été réalisé par deux inspecteurs de l’AFSCA le 18 octobre 2011 sans constat de non-conformité majeure. Entre-temps, des contrôles sans checklist ont également été effectués à d’autres occasions par les inspecteurs de l’AFSCA et un audit du système d’autocontrôle mis en place par l’abattoir a également eu lieu le 11 juin.

Les ateliers de découpe et les boucheries doivent également mettre en place un système d’autocontrôle et respecter les bonnes règles d’hygiène (plan de nettoyage et désinfection bien réalisés, respect de la chaîne du froid, hygiène du personnel, traçabilité de la viande). Autrement dit, la bactérie ne s’est pas développée à l’abattoir et cette infection peut se produire à tout instant dans le pays.

Parfois, on me dit que les règles sont trop strictes mais, dans des cas comme celui-ci, on me dit qu’elles ne le sont pas assez. Nous essayons de trouver un équilibre pour permettre aux gens de travailler tout en assurant la santé des consommateurs.

02.05 Sabine Laruelle, ministre: Il suffit d’un couteau mal lavé à un moment donné ou d’une personne qui ne s’est pas bien lavé les mains et, c’est parti!

02.07 Franco Seminara (PS): Madame la ministre, pour embrayer sur les propos de ma collègue, je dirai qu’il importe de continuer à sensibiliser la population à cette question. C’est la raison pour laquelle nous vous interrogeons, car les citoyens entendent toutes sortes d’informations en la matière. Et ils ont besoin d’être rassurés.

Je rappelle l’impact d’une cuisson correcte dans ce domaine. En effet, celle-ci peut éviter pas mal de problèmes.

02.08 Sabine Laruelle, ministre:Le problème, c’est le filet américain! Un cas de contamination par la bactérie E157 avait été décelé à Verviers.02.09 Franco Seminara (PS): Cette problématique relève de l’éducation. Il faut constamment rappeler à la population les précautions élémentaires à prendre.