Quels effets du colorant 4-MEI dans nos aliments ? Franco Seminara interpelle la Ministre de la Santé!
Le 2 mai dernier, en Commission Santé Publique, le député Franco Seminara posait une question à madame Laurette Onkelinx, Vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales sur le colorant 4-methylimidazole (4-MEI) et son utilisation dans les boissons et les denrées alimentaires:
« Voilà un peu plus d’un an, j’interrogeais le gouvernement sur la législation européenne relative aux colorants alimentaires et sur la position adoptée par la Belgique en la matière. Très clairement, l’importance et l’avantage d’une concertation européenne et d’un cadre législatif commun ont été mis en avant tout comme la volonté d’interdire les colorants lorsque ceux-ci ne sont pas justifiés. Certains colorants alimentaires sont autorisés depuis de nombreuses années et l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) réalise un programme de réévaluation de ces substances et de leurs effets sur notre santé. Il y a peu, une polémique importante s’est cristallisée autour du colorant « 4-methylimidazole » ou « colorant caramel » utilisé dans les boissons sucrées de plusieurs marques bien connues mais aussi dans certaines bières, soupes ou sauces alimentaires afin d’en renforcer leur aspect brun. Ce produit appelé « colorant caramel » peut porter à confusion et laisser entendre qu’il s’agit d’une substance naturelle, ce qui n’est pas le cas. Des scientifiques semblent estimer qu’il faut interdire cette substance, d’autres en limiter le dosage maximum et d’autres encore estiment que pour qu’un danger soit perceptible il faudrait en absorber une quantité tellement énorme chaque jour qu’il n y a pas lieu de s’alarmer à ce sujet. Les États de Virginie et de Californie interdisent de dépasser la dose de 29 microgrammes par jour. Sur les produits dépassant cette limite, ils imposent une obligation d’avertissement ce qui ne fait pas le bonheur de certaines grandes marques. Ces deux États américains n’ont pas suivi l’avis de la Food and Drug Administration qui fixe une limite bien plus élevée.
En Europe, cette substance que l’on retrouve dans les colorants E150c et E150d notamment, la dose journalière acceptable est tout à fait différente et bien plus élevée qu’en Virginie ou en Californie. 1. Quelles sont les avancées actuelles au niveau européen concernant la législation sur les colorants et le souhait d’interdire l’utilisation des colorants lorsque cela n’est pas justifié? 2. a) Quelles sont actuellement les recommandations européennes concernant les doses journalières acceptables de 44MEl et les colorants qui en contiennent comme les E150c et E150d? b) Quel est l’avis des scientifiques du groupe ANS et quelles sont leurs conclusions? 3. Est-il prévu d’interdire l’utilisation trop générale de « colorant caramel » pour ces produits et d’imposer une appellation plus claire et plus précise, telle que « caramel ammoniac » ou « caramel de synthèse »? ».
Dans sa réponse, madame Laurette Onkelinx formulait ceci:
La réglementation relative aux additifs alimentaires est totalement standardisée à l’échelon européen. L’EFSA, l’instance européenne compétente pour la sécurité alimentaire, a réévalué le recours aux colorants caramel en mars 2011 et conclu que ces colorants ne sont ni toxiques ni cancérigènes et qu’il n’existe pas de preuve de leurs effets indésirables sur la reproduction humaine ou sur l’enfant à naître.
Les concentrations maximales telles qu’elles sont fixées par la législation actuelle pour ces colorants sont donc censées offrir une protection suffisante. Il n’est dès lors nullement prévu pour l’instant de prendre des mesures particulières pour les produits qui comporteraient ces substances ».