20 November, 2024

De nouveaux outils électroniques pour voler les voitures ? Franco Seminara interpelle la Ministre de l’Intérieur!

Ce mardi 13 mars, en Commission de l’Intérieur, le député Franco Seminara posait une question orale à la ministre de l’Intérieur sur le vol de voitures via l’utilisation de nouveaux outils électroniques en vente libre.

Depuis une dizaine d’années, les cas de vol de véhicule sur le territoire belge sont en recul, passant de 40 000 véhicules volés au début des années 2000 à moins de 17 000 en 2010. En 2010, bien que les chiffres ne soient pas encore définitifs, les informations assurent la fin du recul des vols.

Selon la police fédérale, relayée par la presse, les voleurs de voitures, devenus plus ‘professionnels’, ont à la fois changé de profil et de cible. Ainsi, alors qu’auparavant les voitures plus anciennes étaient les proies les plus régulières, aujourd’hui les voitures de un à trois ans sont dans la ligne de mire des voleurs.

Pourquoi? De nouvelles habitudes low-cost voient le jour. Ainsi, pour à peine 120 euros, on peut déjà trouver des boîtiers sur internet qui permettent l’ouverture de différents modèles d’au moins cinq grandes marques; un logiciel vendu en ligne permet de reprogrammer la clé et de désactiver le système anti-démarrage – le kit est vendu pour seulement 450 euros. Pour les voitures à démarrage entièrement électronique, un petit boîtier permet de démarrer la clé d’origine; cet appareil est vendu en ligne à 1 650 euros, avec notice d’utilisation.

Si les innovations des constructeurs en matière de sécurité étaient les principales protections du véhicule et l’une des grandes raisons de la diminution des vols, ces mêmes protections semblent devenir aujourd’hui des ‘portes d’entrée’ pour les voleurs.

C’est pourquoi, le député Franco Seminara a posé les questions suivantes à la Ministre :  disposez-vous des chiffres définitifs pour les cas de vol de véhicule en 2011?

Confirmez-vous ce changement de tendance vers des vols de véhicules plus récents?

Des contacts ont-ils été pris avec la FEBIAC afin de tenter de trouver de nouvelles solutions pour encore mieux sécuriser les véhicules neufs?

Quelles mesures peuvent-elles être prises pour lutter contre l’utilisation frauduleuse de ces nouveaux outils électroniques en vente libre?

La FCCU (Federal Computer Crime Unit) s’est-elle déjà préoccupée de cette nouvelle pratique impliquant nécessairement l’utilisation d’internet pour s’approprier ces nouveaux outils?

Dans sa réponse, la Ministre de l’Intérieur, a expliqué les chiffres complets pour l’année 2011 sollicités par M. Seminara n’étaient pas encore disponibles.

Cependant, elle a affirmé que si on procède à une analyse des chiffres pour l’année 2010, on constate une augmentation du risque de vol pour les véhicules de deux à quatre ans et une diminution du risque pour les véhicules de plus de dix ans. Les nouvelles voitures sont donc clairement visées.

La Ministre a énoncé qu’elle n’avait à disposition que les chiffres des années 2008, 2009, et 2010 en fonction des zones de police et de l’âge des véhicules volés.

Ensuite, elle a parlé des outils électroniques destinés à faciliter les vols de voitures et qui sont en vente libre sur internet sont connus de mon administration depuis longtemps. Ils ont fait l’objet d’une précédente réunion de la Plate-forme de Concertation nationale en matière de criminalité automobile. Joëlle Milquet a précisé qu’elle était en train d’examiner, avec son collègue de l’Économie, les mesures pouvant être prises ensemble dans cette matière.

Les constructeurs automobiles et les citoyens peuvent aussi jouer un rôle important dans la prévention de cette forme de criminalité. Ainsi, les constructeurs doivent éviter que leur droit de propriété intellectuelle ne puisse servir à commettre des faits punissables. Il faut aussi et évidemment investir dans la sensibilisation du citoyen. Une mesure préventive que ce dernier peut adopter afin de lutter contre ce phénomène est l’utilisation de systèmes de sécurisation mécanique comme un antivol pour volant, pédales, etc.

Par ailleurs, la Plate-forme de Concertation nationale en matière de criminalité automobile continue de suivre de près le phénomène, notamment en collaboration avec les représentants de la FEBIAC et de la police fédérale afin de pouvoir prendre, en temps utile, les mesures qui s’imposent avec les différents partenaires concernés.

En outre, elle a ajouté que cette problématique fait l’objet d’un suivi du service central Autocrime de la Direction de la lutte contre la criminalité contre les biens de la police judiciaire fédérale, en collaboration avec la Federal Computer Crime Unit (FCCU).