Retour de la grippe aviaire? Franco Seminara pose la question à la Ministre de l’Agriculture!
En Commission Santé Publique, le mardi 27 mars, le député Franco Seminara posait une question orale à Madame Sabine Laruelle, la ministre des Classes moyennes, des PME, des Indépendants et de l’Agriculture sur « les cas de grippe aviaire détectés près de la frontière belge ».
Le parlementaire a d’abord rappelé que cela faisait quelques jours que le ministère néerlandais de l’Agriculture annonçait que 42 700 dindes d’un élevage situé à Kelpen-Oler, dans le sud-est des Pays-Bas, allaient être tuées en raison de la détection du virus H5 de la grippe aviaire.
Ce foyer, apparu à une dizaine de kilomètres de la frontière belge, est suivi de près par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). Une interdiction de transporter des volailles, des œufs et du fumier de cette espèce animale a été décrétée dans un rayon de trois kilomètres autour de ce cheptel. De plus, des analyses vont être effectuées dans vingt-cinq élevages établis à proximité.
Ensuite, il a ajouté que la forme la plus dangereuse de la grippe aviaire est le virus H5N1. Dans le cas présent, les Pays-Bas supposent qu’il s’agit probablement d’une variante douce du virus dont la forme n’est pas dangereuse pour les humains. Toutefois, cette information doit être confirmée. Si celle-ci devait s’avérer exacte, des mesures supplémentaires ne devront vraisemblablement pas être prises en Belgique. Par contre, dans le cas contraire, des dispositions d’urgence devraient être mises en place efficacement.
Dans ce cadre, Monsieur Franco Seminara a posé les questions à la ministre: êtes-vous en mesure de confirmer qu’aucun cas de grippe aviaire n’a récemment été décelé sur notre territoire? Connaît-on des causes et origines probables de cette maladie?
Les mesures de prévention prévue par les autorités néerlandaises ont-elle été prises vu la proximité géographique, en concertation avec les autorités belges?
Quelles mesures envisageriez-vous de prendre en cas de confirmation d’une forme plus virulente du virus découverte dans le Limbourg néerlandais?
Dans sa réponse, la Ministre Sabine Laruelle a expliqué que : « les virus de la grippe aviaire circulent régulièrement sous une forme faiblement pathogène et asymptomatique au sein des populations d’oiseaux sauvages qui jouent donc le rôle de réservoir.
Depuis 2005, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire organise un monitoring, qui vise la détection précoce de ces virus tant dans les exploitations avicoles que chez les oiseaux sauvages. Cette surveillance a permis de démontrer qu’il n’y avait eu aucune circulation du virus hautement pathogène de la grippe aviaire sur notre territoire depuis lors. Les derniers cas de virus faiblement pathogènes ont été observés en décembre 2008 dans deux exploitations qui ont été assainies.
Une concertation préalable avec les autorités néerlandaises et belges est prévue lorsque les zones délimitées autour d’un foyer sont transfrontalières. Les mesures préventives prises par les autorités néerlandaises se limitent, dans le cas présent, à une zone de trois kilomètres autour du foyer, parce qu’il s’agit d’un virus faiblement pathogène. Cette zone de trois kilomètres n’empiète pas sur le territoire belge et, par conséquent, ne nécessitait pas une concertation préalable.
Le virus identifié aux Pays-Bas est un virus faiblement pathogène de type H5N2. Les mesures prises par les autorités néerlandaises sont donc largement suffisantes et la situation ne nécessite pas la mise en place de mesures supplémentaires par la Belgique.
Si ce virus avait été hautement pathogène, la zone autour du foyer n’aurait pas été de trois mais de dix kilomètres, auquel cas elle aurait empiété sur le territoire belge et aurait dès lors demandé une concertation préalable. L’AFSCA aurait alors veillé au respect de la mise en œuvre des mesures sur le territoire belge et aurait proclamé la vigilance accrue sur l’ensemble de la Belgique. On aurait également pris des mesures complémentaires en matière de biosécurité (les zones naturelles sensibles, la suspension des échanges intracommunautaires de volaille vivante, d’œufs à couver et d’autres produits aviaires en provenance des Pays-Bas) ainsi que du retraçage et du suivi des animaux et des œufs à couver importés pendant la période à risque.
Ce n’est pas le cas ici, puisqu’il s’agit de facteurs faiblement pathogènes. La zone retenue couvre trois kilomètres autour du foyer et n’empiète pas sur le territoire belge.
Néanmoins, le responsable du service Santé animale de l’AFSCA est en contact très régulier avec son homologue néerlandais pour évaluer la situation et réagir le plus rapidement possible, le cas échéant. Mais, jusqu’à présent, tout est sous contrôle »
Le député Franco Seminara a répondu ensuite qu’il était rassuré par les propos de la Ministre. « De plus, je suis content d’apprendre que des contacts sont établis entre la Belgique et les Pays-Bas », a-t-il ajouté.
Sabine Laruelle a quant à elle dit: « qu’en termes de santé animale comme de végétaux, il n’y a pas de frontières. Dès qu’il y a un impact potentiel sur les pays voisins, des contacts sont pris ».