Une Politique des Grandes Villes à la frontière entre action sociale et développement local
La Politique fédérale des grandes villes a été mise sur pied en 1999 pour répondre à un ensemble de problèmes communs aux quartiers en difficulté de grandes entités urbaines: déstructuration des zones d’ancienne industrialisation, vétusté de l’habitat, paupérisation des populations, dégradation de la fonction commerciale …Le mois dernier, Franco Seminara a participé à la présentation d’une note de politique générale sur le sujet afin d’établir une ébauche de plan d’action.
Selon les données de l’Intégration sociale, les 36 villes de plus de 40 000 habitants qui regroupent 30 % de la population belge abritent 61 % des bénéficiaires du revenu d’intégration, 72 % des bénéficiaires de la prime à l’installation destinée aux sans abris, 74 % des personnes qui reçoivent une aide médicale urgente…Partant de ce constat, dans l’éventail des mesures destinées à requalifier les zones urbaines, la Politiques des grandes villes (PGV) occupe une place toute particulière à la frontière entre l’action sociale, le développement local et l’aménagement de l’espace public.
La PGV est une des seules sources de financement qui permet de mobiliser des compétences diverses dans un même projet. Des projets qui n’auraient pu voir le jour avec des financements sectoriels.Depuis son lancement plus de 300 projets ont émergé dans les 17 villes et communes. Plus de 1 500 logements ont été construits ou rénovés. La PGV représente aujourd’hui encore 500 emplois de proximité. Les nouveaux projets devront répondre aux objectifs de l’accord de gouvernement fédéral liés à la lutte contre la pauvreté, l’intégration et l’activation par le travail, la réduction de la fracture numérique, la problématique des sans-abris, la politique d’asile, l’intégration des régularisés, les groupes roms, etc.
Dans cette optique, « une collaboration renforcée avec les CPAS des grandes villes me semble indispensable » précisait en décembre 2012 Paul Magnette, en tant que ministre des Entreprises publiques, de la Politique scientifique et de la Coopération au Développement, chargé des Grandes Villes.
Afin d’étayer scientifiquement une éventuelle mise à jour des quartiers prioritaires, une nouvelle étude, préalable à la publication de « l’atlas des quartiers défavorisés », sera lancée cette année. Les administrations régionales seront impliquées dans la définition du périmètre et dans le suivi de cette étude.
D’autre part, pour jeter les bases de la future configuration de la politique de la ville et assurer un transfert efficace des compétences à l’issue des travaux, Paul Magnette entend organiser durant l’année 2013 un cycle de séminaires sur le thème générique de la politique urbaine en Belgique. Ces séminaires associeront les autorités en charge de la politique de la ville tant au fédéral que dans les régions. Ils permettront à la fois d’échanger les savoirs, visions et compétences. Ils permettront également de définir les instruments nécessaires à un pilotage optimal de la matière et aboutir, le cas échéant, à la rédaction de l’accord de coopération.