21 November, 2024

Franco Seminara prône un usage raisonnable pour les antibiotiques en Belgique !

Le Député fédéral Franco Seminara a interpellé la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, sur « les effets longue durée des antibiotiques ».

Selon des chercheurs suédois qui ont passé en revue les plus récentes données scientifiques sur le sujet, un seul traitement aux antibiotiques pourrait provoquer l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments; des microbes « mutants » qui resteraient présents dans l’organisme durant plusieurs mois, parfois même quelques années après l’arrêt de traitement.

Contrairement à ce que l’on pensait, les antibiotiques n’auraient donc pas que des effets de courte durée, le temps de combattre l’infection bactérienne contre laquelle ils ont été administrés.

Ces mêmes scientifiques suédois rapportent la présence, chez une série de patients, de bactéries porteuses de gènes de résistance à des antibiotiques pourtant prescrits deux à quatre ans auparavant.

La persistance à long terme de ces modifications génétiques accroît la possibilité que la résistance soit transmise à de nouvelles bactéries, et ainsi de suite. Autrement dit, ce constat confirme la nécessité de ne recourir aux antibiotiques qu’avec une grande circonspection. Dans le cas contraire, les antibiotiques vont encore perdre de leur efficacité. Le SPF Santé publique a créé en 1999 le Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee (BAPCOC) dont l’objet est, d’une part, de faire des recommandations sur l’utilisation des antibiotiques et, d’autre part, d’organiser des campagnes d’information destinées tant au grand public qu’aux professionnels.

Madame la ministre, quelle est la tendance constatée dans notre pays en matière de consommation d’antibiotiques ? À quand remontent les dernières campagnes d’information sur le bon usage des antibiotiques destinées tant aux prestataires de soins qu’à la population ? Estimez-vous que les campagnes menées jusqu’à présent rencontrent leur objectif ?

Laurette Onkelinx : Monsieur le président, monsieur Seminara, en janvier 2011, le Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee (BAPCOC) a effectivement lancé, pour la dixième fois, la campagne nationale annuelle sur les antibiotiques. Avec cette campagne qui vise le grand public, avec l’aide des médecins et des pharmaciens, le BAPCOC désire favoriser un usage raisonnable des antibiotiques. La lutte contre la résistance aux antibiotiques reste un combat très important pour la santé. Depuis le début des campagnes lors de l’hiver 2000-2001, on a prescrit, dans la pratique ambulatoire, un tiers d’antibiotiques en moins: 2,4 emballages par 1 000 habitants par jour en 2009-2010 contre 3,6 en 1999-2000. Le pourcentage de Streptococcus pneumoniae résistants a baissé entre 2000 et 2009 de respectivement 18 à 7 % pour la résistance à la pénicilline, de 32 à 24 % pour la résistance à la tétracycline et de 36 à 24 % aux macrolides. La résistance des Streptococcus pyogenes aux macrolides a baissé d’une manière spectaculaire de 14 à 2 %. Les campagnes prouvent clairement leur utilité. J’ai donc l’intention de libérer à nouveau un budget pour la prochaine campagne de l’hiver 2011-2012. Un montant de 400 000 euros a été demandé.

Franco Seminara (PS): Madame la ministre, il n’y a rien à dire. Vous avez tout dit ! Je me ferai le modeste relais de vos propos. Je vous remercie.