17 April, 2024

Focus sur la circulation de faux billets en Belgique : Franco Seminara interroge Didier Reynders

Le Député fédéral Franco Seminara a interpellé le Ministre des Finances, Monsieur Didier Reynders, concernant la hausse constante du nombre de faux billets en Belgique.

En 2010, 43.675 faux billets d’euros ont été retrouvés en Belgique, soit 59% de plus qu’en 2009 lorsque 27.415 fausses coupures avaient été saisies, rapporte lundi la Banque nationale de Belgique (BNB). Le faux billet le plus répandu dans notre pays est celui de 50 euros (54% du total), suivi par la coupure de 20 euros.

Cette forte hausse contraste avec les résultats enregistrés à l’échelle continentale puisque la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé plus tôt dans la journée que le nombre de faux billets saisis l’an dernier avait reculé. Au cours du second semestre 2010, 364.102 faux billets ont été saisis, un chiffre en recul de 5,9% par rapport au premier semestre, où il avait déjà enregistré une baisse de 13% par rapport aux six mois précédents, le premier depuis quatre ans. La Banque Nationale Belge n’avance pas d’explication à propos des résultats belges.

En comparaison avec le nombre de vrais billets en circulation en Belgique -quelque 450 millions-, la proportion de fausses coupures reste certes assez faible.

La Banque Nationale propose des formations pour reconnaître l’argent contrefait, spécialement aux personnes exerçant comme guichetiers ou actives dans l’horeca et les commerces.

Les chiffres évoqués par la Banque Nationale Belge sont très inquiétants et diffèrent de ceux rapportés par la Banque centrale européenne. Il a donc été demandé au Ministre si ces chiffres nationaux ne lui semblent pas inquiétants et si, au delà des formations proposées par la Banque Nationale, les moyens qui sont mis en œuvre par ses services afin de diminuer le nombre de faux billets en circulation dans notre pays.

« Pas d’explication claire au sujet de cette évolution spécifique à la Belgique »

Comme l’indique Monsieur Seminara, une hausse significative du nombre de faux billets retirés de la circulation en Belgique a été constatée en 2010. Cette progression de près de 60 % va à l’encontre de la baisse constatée au niveau européen. Elle concerne principalement les coupures de 50 et de 20 euros.

Il n’existe pas d’explication claire au sujet de cette évolution spécifique à la Belgique. Il semble, toutefois, que certains circuits d’écoulement des fausses coupures se soient réorientés vers notre pays. C’est la police fédérale, Office central de la répression de la fausse monnaie, qui est chargée de mener les enquêtes dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon. Elles ont déjà abouti au démantèlement de plusieurs filières et à l’identification d’autres, mais le détail des investigations garde bien évidemment un caractère confidentiel

Il faut également garder à l’esprit que le nombre de billets contrefaits demeure limité en comparaison avec les billets authentiques en circulation, soit environ un pour dix mille.

Rappelons également que l’augmentation constatée n’est pas liée à la distribution de nouveaux types de faux, mais à la circulation de contrefaçons existant

es, qui peuvent aisément être repérées au départ des signes de sécurité que comportent les billets. Les contrefaçons sont donc facilement reconnaissables au départ d’une méthode simple diffusée par dépliant et via des sites internet de la Banque centrale européenne et des banques centrales nationales de l’Eurosystème.

Outre les efforts de la police fédérale, la Banque Nationale continuera à organiser des campagnes de formation destinées aux professionnels (commerçants, caissiers) directement confrontés au problème ainsi que des campagnes de communication à l’intention du grand public.

L’évolution du nombre de fausses coupures constatées en Belgique amènera les autorités concernées à poursuivre et à intensifier les efforts d’information. J’aurais tendance à dire que ces efforts portent leurs fruits, car si l’on découvre de plus en plus de fausses coupures, c’est qu’on les détecte aussi à l’occasion de leur utilisation. Les systèmes de sécurité semblent, par conséquent, fonctionner assez bien.

En guise de réplique, Le Député fédéral Franco Seminara a remercié le Ministre pour sa réponse. Il a également profité de ce thème pour demander au Ministre ce que le citoyen devait faire en cas de possession d’un billet contrefait. Voici la réponse de l’intéressé : « directement s’adresser à la police locale qui prendra contact avec les autorités concernées. C’est le meilleur réflexe ».